J’ai toujours été attiré par l’élégance masculine classique.
L’instruction et la maturité aidant, mon intérêt s’est développé passant du vêtement en lui même, à son histoire et au travail des mille et un artisans qui ont fait le choix de consacrer leur vie à la préservation d’un héritage rare et fragile: l’âme de la civilisation et du savoir-vivre.
En une époque ou la plupart ne voit l’élégance que par le prisme de la mode, cela devint pour moi une passion.

C’est lors d’un séjour à New-York que je pris conscience du mythe culturel que représentait le vieux continent et cela notamment, dans la sphère du style masculin. Je compris alors quel était l’apport européen en terme de coupe, de confection et de port. Ce dernier point en étant l’un des aspect essentiel. Aujourd hui encore, nous avons l’art de nous approprier et de réinterpréter les codes pour faire d’un costume, comme de toute tenue, l'émanation de notre personnalité.
Certes, nul n’est prophète en son pays mais cela ne doit pas devenir une excuse à l’inertie. Là ou nous disposons de savoirs-faire incomparables ou le stylisme rejoint l'ingénierie pour donner naissance à des pièces toujours plus raffinées, il est navrant de se voir proposer une offre de plus en plus dépouillée.
Nous ne pouvons nous contenter de céder à la facilité du quotidien.
Si nous sommes tous porteur du gène de l’élégance, il appartient à certains de le réveiller.
J’avais trouvé ma vocation.

Entre la sprezzatura italienne et l’ understatement britannique, la France à encore et toujours, un rôle à jouer dans ce qui semble s’annoncer comme l’aube d’une renaissance sartoriale.
Une nouvelle générations semble, en effet, prendre plaisir à redécouvrir les richesses dont l’industrie du prêt-à-porter nous a privé, faisant du costume un uniforme monotone et imposant aux masses la doctrine du casual.
Pourtant, l’élégance masculine classique demeure une enclave de liberté d’expression, dans une société qui, prétextant le progrès, tend à s’enfoncer dans la standardisation et le nivellement des consciences et des goûts.
Fort heureusement, nombre de petits groupes organisent la contre-attaque.
Ne serait-ce que pour notre épanouissement personnel, nous nous devons d’être la meilleure version de nous même.
Nous sommes tous des ambassadeurs de l’art de vivre.

Trouver la meilleure façon d’accomplir la mission que je m'étais fixée ne fut pas chose aisée.
Bien qu’il existe de très belles marques, ouvrir une boutique en affiliation revient à écarter le conseil et le service en devenant finalement le préposé d’une enseigne souvent sans lien avec le bespoke ( la grande mesure) ni l’artisanat.
Si il est important de conserver son indépendance, je pense aussi qu’il est futile, pour une marque de vouloir présenter un vestiaire complet. On ne peut exceller en tout. A l’instar des bottiers, malletiers ou tailleurs, mieux vaut concentrer ses compétences sur quelques pièces que l’on maîtrise parfaitement…

Cultivé, moderne et sans pareil, le rebel du 21ème siècle sera cravaté.

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